Le moteur

Comme tout mécanisme, et malgré une conception assez simple et des révisions fréquentes, un moteur d'avion peut tomber en panne. Bien que les procédures d’urgence en section 3 du manuel de vol doivent être respectées ...
Voici un point sur quelques avaries :

Baisse de pression d’huile

Surveiller la jauge de température d'huile. Si la baisse de pression est due à une fuite, la température va monter (moins d'huile pour absorber la chaleur du moteur). La panne est confirmée, il faut se poser au plus vite en soulageant le moteur :

  • réduction du régime moteur,
  • éviter les grosses variations de puissance...

Si la température reste constante, c'est peut être simplement l'indicateur de pression qui est défaillant; rester très vigilant !

Petit aparté : beaucoup de fuites d'huiles sont dues à un serrage excessif de la jauge à la prévol, serrage qui désolidarise le tube de remplissage au niveau de sa fixation au réservoir d'huile.

Température d’huile élevée

Très fréquent par fortes chaleurs, sur des montées prolongées. Diminuer l'assiette à cabrer pour augmenter la vitesse de montée afin d'améliorer le refroidissement.

Contrairement à un moteur de voiture, un moteur d'avion est uniquement refroidi par circulation d'air.

Si on a appauvri le mélange, ré-enrichir : l'essence absorbe les calories.

Vibrations

Trouver une plage de régime où les vibrations sont moindres. Suspecter un givrage carbu.

Si les vibrations deviennent très importantes, couper le moteur :

  • mixture tirée,
  • robinet d'essence fermé,
  • magnétos off.

En cas de rupture des attaches du moteur à la cellule de l'avion, on va se retrouver hors centrage et l'avion sera impossible à piloter... Danger !!!

Feu ou fumées

Rupture d'une conduite d'essence (fumées blanches), d'huile (fumées noires). Couper le moteur et se poser au plus vite.

En cas de feu électrique (odeur âcre de plastique brûlé), couper tout ce qui est électrique dans l'avion (radios, transpondeur, alternateur, batterie). Le moteur continuera de tourner (les magnétos sont totalement indépendantes du circuit électrique de l'avion)

Baisse du régime

  • Suspecter un givrage du carburateur.
  • Tirer la commande de réchauffe et augmenter le régime.

Attention le régime risque de baisser encore un court instant le temps que le moteur avale la glace formée.

Arrêt du moteur en vol, hélice calée

Rupture importante d'un élément mécanique, ça ne sert à rien d'essayer de redémarrer : atterrissage en campagne ...

L'essentiel est de "rester prêt", paré à l'éventualité d'une panne moteur.

On peut anticiper les conséquences et se donner du temps :

  • en volant un peu plus haut en navigation,
  • en cherchant autour de soi des champs vachables,
  • en s'entraînant à des PTE/PTU,
  • en consultant le chapitre "procédures d'urgences" du manuel de vol.

Et surtout en prenant soin de son moteur tant qu'il fonctionne !

BEA – Rapport accident (en cours)